Evaluation à cinq ans : contrôle social ou contrôle technique des élèves de maternelle ?
La nouvelle d’une évaluation des élèves en maternelle de grande section vient d’être annoncée dans les médias, avec une présentation censée susciter une indignation, notamment de la part des premiers intéressés, les instits, qui devront se prêter à cette enquête. Les réactions ne se sont pas faite attendre. Les représentants de la FCPE ont le micro tendu. Les médias savent bien jouer le coup, pour faire du buzz et jouer sur les émotions.
Selon le journal le Monde le projet viserait notamment à produire une classification des élèves en grande section selon trois « grades », RAS, risque, haut-risque. Sous-entendu, les uns poursuivront une scolarité normale, alors que les autres risquent d’avoir des petites et grosses difficultés et pourquoi pas, seraient éventuellement les fauteurs de trouble dans une classe. Etrange évaluation. Cela ressemble à l’armée de l’ancien temps, quand les jeunes passaient les trois jours pour recevoir le fameux papier, apte, exempté ou bien réformé. L’armée décidait de vous incorporer pour le service si elle vous reconnaissait apte à subir l’encadrement militaire et obéir à la hiérarchie. RAS, cela signifie-t-il qu’un élève est bon pour le service de l’éducation nationale ? Quant à ceux qui seront classés à risque, on n’imagine pas que la France les abandonne et les mette à l’écart.
Que penser de cette affaire ? D’abord, il faut savoir de quoi on parle. Il existe déjà un traité d’évaluation comptant pas moins de 60 pages, disponible depuis plus d’un an. Il n’est pas question de classer les élèves selon les catégories mentionnés par les médias. Sous réserve qu’il existe une seconde version de ce document, on peut convenir qu’il ne contient pas les termes RAS, risque, haut risque. Faites une recherche, vous ne trouverez pas ces occurrences. Cette rectification faite, il est possible que le ministère ait l’intention de faire cette classification, auquel cas, l’idée qui n’est pas dans le rapport sera soumise aux inspecteurs de l’éducation nationale. (more…)