Une Leçon D’Irrespect De Laurent Joffrin
Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur, est consterné.
Il a regardé, jeudi soir, « Nicolas Sarkozy à la télé », et il en est revenu atterré, car cette prestation du chef de l’État français, a-t-il observé, avait « pour seul objectif d’entretenir l’image du président » – de sorte qu’elle perpétuait en majesté l’archaïque « tradition de la télévision d’Etat, révérencieuse et soumise, qui perdure en France », et que ce qui devait « être un exercice d’information » ne fut en réalité « qu’une opération de communication », mâme Dupont.
Certes, précise Laurent Joffrin : « Les journalistes conviés à ce travail de ripolinage médiatique ne sont pas forcément en cause. »
Bien au contraire : « Jean-Pierre Pernaut et Yves Calvi sont de bons professionnels, chacun dans leur genre, soucieux de vie quotidienne pour le premier, attentif à la clarté et à la pédagogie pour le deuxième. »
Et d’ailleurs : « Il ont posé pour l’essentiel les questions qu’il fallait poser, telles que l’actualité les suggérait. »
(Sentez-vous bien ma langue, ou faut-il que j’appuie mieux ?)
Mais tout de même – et en dépit du « bon » professionnalisme de Jean-Pierre Pernaut et Yves Calvi : « La mise en scène compassée et solennelle de l’émission, autant que son ton – péremptoire d’un côté, respectueux, presque intimidé de l’autre – les ont manifestement dissuadés d’aller au-delà. »
Constate Laurent Joffrin, critique radical des médias.
Par exemple : « Le « droit de suite » habituellement dévolu aux journalistes, qui consiste à réitérer ou à approfondir une question éludée par le responsable interrogé ou bien à contester, voire à contredire, une affirmation hasardeuse, sans pour autant transformer l’interview en débat contradictoire (on admet volontiers que l’exercice n’est pas facile), ce droit de suite, donc, est resté lettre morte. » (more…)