La France vit une situation inédite. Pas un jour sans que les affres du déclin ne s’incarnent dans l’accumulation des crises : crise politique, crise morale, crise sociale, crise du rêve européen.
La crise sociale majeure que nous traversons est autant liée à la décompensation planétaire du capitalisme financier qu’à la maladie congénitale du sarkozysme : une réforme fiscale inique qui a permis de financer des cadeaux fiscaux aux plus aisés sur le dos du salariat français et en creusant, de manière abyssale, dettes et déficits publics. L’Etat « en faillite« , déjà en 2007, nécessitait pour François Fillon, pelle mêle gel des dépenses, révision générale des politiques publiques, réduction du nombre de fonctionnaire, étranglement des collectivités locales, modération salariale. Toutes bonnes mesures pour financer la fin des droits de succession, la défiscalisation des heures supplémentaires, des plus values sur les cessions d’entreprise ou le bouclier fiscal.
Cette crise sociale est doublée d’une crise morale, là où le sens du collectif est mis à mal, là où l’appât du gain est l’unique horizon, là où l’argent public devient rare pour les travailleurs, mais dispendieux pour les ministres, là où les scandales se succèdent et révèlent dans nos couches dirigeantes le pourrissement d’une société qui se meurt d’un mal diagnostiqué depuis toujours par le socialisme : le pouvoir de l’argent, là où l’on connaît le prix de tout, mais la valeur de rien.
La crise politique couve, elle, depuis l’élection même de Nicolas Sarkozy. Une présidence aux tentations absolutistes voulant régenter les médias, la justice, le parlement, les territoires, mais une présidence dangereusement hémiplégique quand il s’agit simplement de servir les intérêts d’un camp, voire d’un clan.
Crise enfin européenne, quand face aux désordres financiers, il n’est question que de coupes claires dans les budgets publics et où l’Europe n’est en rien capable de garantir les dettes souveraines, sans en appeler à la médecine de cheval du FMI.
La conjonction des crises est une situation inédite, elle oblige les socialistes à proposer des solutions inédites. Pour la jeune génération de militants et de dirigeants socialistes que nous sommes, il est un commandement qui ne peut souffrir d’aucune contestation : nous ne voulons plus vivre une nouvelle défaite lors de l’élection présidentielle. Un jeune majeur en France n’a pas encore connu un président issu de notre parti. La promesse d’une génération, la promesse de notre génération est de tout faire pour que la gauche gagne les prochaines échéances de 2012. Nous le devons aux français qui désespèrent des politiques liberticides, régressives, injustes qui sont mise en œuvre actuellement par la droite. Or, pour réussir, nous avons trois devoirs.
Premier devoir, le devoir de combativité
Le sarkozysme doit être combattu pour ce qu’il est : un projet de civilisation qui réduit le périmètre de l’Etat, qui redistribue la manne fiscale en direction des hauts revenus, qui marchandise les services publics qui appauvrit les territoires qui démantèle l’éducation nationale, qui impose sa main mise sur les médias, qui se méfie des magistrats qui ethnicise la nation française, qui valorise les communautés cultuelles ou culturelles au dépend du vivre ensemble et de la laïcité républicaine.
Il ne s’agit pas du style, il ne s’agit pas de l’homme, il est question d’une politique méthodique libérale, autoritaire cherchant la mise au pas des citoyens précarisés, encourageant la compétition, montant les catégories sociales les unes contre les autres, traquant les contre-pouvoirs, meurtrissant les collectivités locales.
Face à cette droite qui abîme la France, les socialistes doivent être des opposants déterminés. L’ouverture, les accommodements, les critiques en mode alternatif ne doivent plus prospérer dans notre Parti. Les français attendent de la clarté, car il s’agira, en 2012, de proposer non une alternance, mais une véritable alternative. (more…)