Déplacements « électoraux » du Président de la République : Qui paye quoi ?
Le rôle d’un président n’est pas de faire campagne pour les présidents de région « , déclarait Nicolas Sarkozy, fin janvier, sur TF1, écrivait l’Express en février 2010
Afin de faire croire à une forme de neutralité, le Président avait laissé, jusqu’à peu, à son Premier Ministre le rôle de chef de parti. Celui-ci continue d’ailleurs à enchaîner meetings et visites sur le terrain aux côtés des candidats.
Ainsi apprend t-on que : « le premier ministre ne regarde plus les sondages. car « Ils sont sujets à caution surtout pour les régionales ! » nous apprend Le Figaro et de préciser : « Un dirigeant de l’UMP assure pourtant que Fillon redoute la débâcle et craint d’être «viré» en cas de grand chelem de la gauche »
C’est vrai que ça motive !
Néanmoins, il semble que l’activisme de François Fillon ne suffise pas au Président qui a décidé de s’impliquer personnellement dans la campagne des régionales et de transformer cette élection en un bras de fer entre lui et l’opposition !
Cet abandon de la neutralité, pourtant prévisible, compte tenu du profil du Président, le transforme donc en candidat des candidats et pose une question intéressante : Qui paie les dépenses du chef de l’Etat lorsqu’il se déplace pour soutenir un candidat et sa liste ?
L’Express nous donne quelques réponses sur le sujet
» … / … Ces voyages stratégiques tranchent avec les simples allers-retours en province, organisés habituellement au rythme d’un par semaine. Le 8 décembre, Nicolas Sarkozy rendait ainsi visite aux Alsaciens. Puis, il était dans le Loir-et-Cher avec Hervé Novelli. Entre-temps, il s’était déplacé en Corse le 2 février. Et le 18 février, il était en Guyane. Ces régions ont pour point commun d’être gérées par la droite ou de pouvoir basculer, à l’issue du second tour des régionales, le 21 mars prochain.
La Corse
» … / … C’était un voyage répondant à ses prérogatives de chef de l’Etat, où il a annoncé des mesures nationales concernant le développement durable. En marge de ce déplacement, il a eu un déjeuner privé et une réunion privée. Qu’il reste une heure de plus ou de moins en Corse, cela ne change strictement rien au coût de son déplacement », se défend l’Elysée.
L’UMP estime ne pas avoir à payer le déplacement
Selon un responsable UMP de Corse-du-Sud, la location de la salle pour la réunion privée (1000 euros), le cocktail (1500 euros) et le matériel de sonorisation (900 euros) ont été pris en charge par les deux fédérations UMP insulaires et par l’UMP nationale, à hauteur d’un tiers chacune. En revanche, ni l’Elysée ni l’UMP ne revendiquent d’avoir réglé la note du déjeuner avec les têtes de liste corses. Joint par LEXPRESS.fr, le gérant du restaurant traditionnel A Casetta indique avoir envoyé la facture à l’intendant de l’Elysée.
… / … Le trésorier de l’UMP de Corse du Sud, François Ristorcelli, comme le secrétaire général Franck Giovanucci l’affirment: « La totalité des frais de déplacements revient à l’Elysée. La fédération n’a financé que le meeting à l’hôtel Campo Dell’Oro, puisque Nicolas Sarkozy y était à titre personnel. »
Certaines mauvaises langues (dont nous sommes ) signaleront l’opportun déplacement des « voeux à l’Outremer » qui se tenait en janvier 2010 à la Réunion et qui était une « mise en jambe » pré électorale en vue des régionales.
24H00 pour un coût de 1 600 000 € (more…)